La méditation de Dordjé Sempa est à la fois une pratique préliminaire et un moyen de purification auquel on a recours de temps en temps pour éliminer les conséquences fâcheuses des fautes que l’on a pu commettre.

Ayant été ainsi initié à cette pratique, il faut méditer comme suit : on se représente au sommet de sa propre tête Dordjé Sempa, blanc et paré d’ornements. Assis en lotus, il a un visage et deux bras ; ses bras son croisés sur sa poitrine, sa mains droite tient un vajra, sa main gauche une clochette. De son cœur émanent des rayons lumineux : une lune y porte la syllabe HOUNG entourée comme une guirlande, des lettres de son mantra.

On invoque les divinités symboliques de la connaissance supérieure : les Yéchépas pensant qu’elles sont absorbées en Dordjé Sempa, qui devient par essence l’union de tous ceux qui sont.

Cela correspond à la pratique du cent syllabes telle qu’elle est faite dans les soutras. Dans ce cas le mantra est utilisé comme une prière adressée à Dordjé Sempa, dans laquelle les mots sont traduits et récités avec la conscience d’adresser une prière.

Dans les tantras, le même mantra est pratiqué, mais il est alors associé à l’essence du Lama et à l’apparence de Dordjé Sempa sans qu’une signification soit donnée aux mots. En récitant le mantra, nous nous établissons dans une confiance en son pouvoir de purification et essayons de demeurer dans une dimension non conceptuelle qui est celle des tantras. Le mantra n’est plus récité comme une prière, mais vraiment comme un mantra de purification de tous les voiles et de toutes les négativités. C’est une approche beaucoup plus profonde et moins conceptuelle. Dans les pratiques préliminaires du Mahamoudra, le mantra de Dordjé Sempa n’est pas traduit, car il ne correspond à la forme utilisée dans les soutras qui est moins profonde et moins puissante.

Le mantra de Dordjé Sempa tel qu’il est pratiqué dans les tantras comporte lui-même deux formes, l’une est reliée à l’aspect paisible et l’autre à l’aspect courroucé. Ici, c’est l’aspect paisible qui est pratiqué. Le mantra de cent syllabes de Dordjé Sempa contient environ cent syllabes qui sont des syllabes germes correspondant chacune à une divinité ou à un mandala. Pratiquer le mantra de cent syllabes équivaut à pratiquer cent divinités de cent mandalas à la fois ; c’est pour cela que le pouvoir de purification est beaucoup plus fort que si l’on pratique un seul mantra associé à une seule divinité. Le mantra ne doit pas être pratiqué comme un succession de mots mais comme constitué de toues les syllabes germes des divinités des différents mandalas. Bien que ce mantra existe sous des formes distinctes, il est toujours appelé mantra de cent syllabes de Dordjé Sempa.

L’aspect paisible du mantra comporte également plusieurs degrés de pratique. Dans la forme correspondant à l’anuttara-tantra, dit le tantra de l’insurpassable union, Dordjé Sempa est médité sous sa forme yab-youm, avec sa parèdre. Dans la pratique des préliminaires, il est médité selon le yoga-tantra sous l’aspect de yab seul. La session de pratique s’achève par la récitation du mantra de six syllabes. En général il est conseillé de réciter le même nombre de mantras pour celui de cent syllabes et celui de six syllabes. Une fois que notre corps et vidé de toutes négativités, il ne reste plus que l’enveloppe physique qui, par la récitation du mantra de six syllabes, se remplit à son tour de nectar. Quand notre corps est plein, le surplus de nectar sort de l’orifice de Brahma au sommet de notre tête et va toucher les pieds de Lama Dordjé Sempa en signe de reconnaissance, de gratitude et comme l’offrande de notre purification.

Les bienfaits relatifs et ultimes provenant de la pratique de la méditation et la récitation de Dordjé Sempa sont exprimés par plusieurs exemples dans un texte de référence indien. Il y est expliqué que, les pratiques appelées dharani, mantra, moudra, stoupa et mandala possèdent la nature des cinq sagesses, il n’en est pas une seule qui puisse créer un mérite équivalent à celui de la récitation d’un mantra de cent syllabes. Il n’existe pas de mérite semblable à celui produit par le mantra de Dordjé Sempa, et le Bouddha lui-même déclare :